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6 mois, le bilan


Voilà donc 6 mois que notre vie de nomades en Amérique a commencé :

3 pays traversés, 25000 km parcourus, 1 crevaison, de nombreuses rencontres, des rêves réalisés...

Alors aimons nous notre vie de nomades ? En un mot, oui.

Ne jamais savoir où nous dormons le soir, de quoi sera fait notre lendemain, quels imprévus vont rythmer notre journée, les rencontres, éphémères comme durables, sont tout autant d'éléments qui nous font adorer cette vie.

Sans être exhaustif car nous aurions été encore plus long, voici en quelques lignes comment se déroule notre vie.

Vivre dans un espace confiné

Nous avons choisi un véhicule qui nous permet de passer presque partout. Nous sommes loin de faire du franchissement puisque nous pesons plus de 3t5, ce qui nous limite quand même et nous n'avons pas vraiment une âme de quatre-quatreux. L'avantage c'est que là où un camping-car s'arrête, Tippi Trotter nous emmène un peu plus loin.

En contre partie, l'espace est plus restreint qu'un camping-car, mais rien de trop gênant, car lorsque nous sommes dans des endroits où le beau temps est permanent, notre véhicule nous sert juste à dormir. Le seul inconvénient est de défaire et refaire notre lit tous les jours. Par contre, lors de mauvais temps (ce qui est rare depuis le Canada), ou lors de bivouacs où les enfants ne peuvent pas se défouler dehors, cela devient un peu plus compliqué. C'est le moment de sortir les jeux de société ! Pour ces raisons, nous mettons un point d'honneur à se trouver de beaux bivouacs.

Les enfants dans tout ça.

Les pauvres, ils n’ont pas eu le choix et subissent une vie imposée par leurs parents. En fait, c'est ce que pensent certaines personnes.

En tout cas pour le moment, pas question de rentrer pour eux ! Si parfois, au Canada et USA ils en ont eu un peu marre de la route pour aller voir « des cailloux », panoramas ou autres points intéressants seulement pour des yeux d’adultes, au Mexique ils se régalent. Il faut dire que nous avons commencé avec 5 semaines de plages paradisiaques en Baja California.

La vie étant bien moins moins chère, nous faisons beaucoup plus d’activités et visites de sites, alors que nous nous sommes privés dans les pays du nord. Encore en rapport avec le coût de la vie, nous mangeons de façon quasi quotidienne au restaurant et les glaces sont devenues beaucoup plus fréquentes. Les enfants ont quand même très bien compris que de retour en France, ces privilèges seraient terminés !!!

Enfin, pour finir sur les enfants, ils sont heureux nous en sommes certains et nous pensons que la vie de famille que nous leur offrons est le plus beau des cadeaux que nous puissions leur faire.

Et pour l’école ?

Depuis le début du voyage nous avons opté pour le rythme de 3 semaines d’école, du lundi au vendredi, pour une semaine de vacances. En fonction de nos activités, nous sommes parfois obligés de louper certains jours, mais nous raccourcissons les vacances suivantes pour rattraper. Généralement, nous faisons 1h30 à 2h de travail par jour, auxquelles viennent s’ajouter des sorties que nous estimons pédagogiques ou sportives.

Alex fait travailler Ewen (en CP) et Manue s'occupe de Léya (en CM1), car nous avons pris chacun des habitudes pédagogiques en fonction des programmes. Lou étant en moyenne section, c'est un peu un électron libre !

S’il a fallu un bon mois pour prendre « nos marques », le pli est pris et il est maintenant normal pour les enfants de faire école tous les matins. Seul inconvénient avec l’espace confiné, déjà abordé, c’est lorsque l’on se retrouve obligé de faire école aux trois enfants à l’intérieur.

Notre avons toutefois un regret en ce qui concerne les langues. Avant notre départ, nous pensions que les enfants parleraient rapidement l’anglais et l’espagnol. Seulement, avec notre façon de voyager, nous ne sommes pas assez « mélangés » à la population locale pour que nos enfants parlent quotidiennement avec d’autres enfants. Ils assimilent tout de même de nombreux mots et de nouveaux sons qui seront bénéfiques par la suite.

Voyager avec un chien

Rien de plus facile. Il a bien sûr fallu se mettre à jour avant de partir sur tous les vaccins et faire un certificat de bonne santé 48 h avant le départ. Il n’y a aucune quarantaine pour les pays qui nous concernent et pour les deux frontières que nous avons pour l’instant traversées, les douaniers n’en n’ont même pas fait cas.

Jipsi va avoir 12 ans ce mois ci, et cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été aussi en forme. Comme les enfants, elle est tout simplement heureuse d’être avec nous ! Même si Jipsi ne prendrait certainement pas notre défense en cas de problème, les gens ne le savent pas et c’est assez rassurant d’avoir un chien.

Seul inconvénient, nous sommes souvent obligés de la laisser dans la cellule pour de nombreuses visites et il faut donc faire attention à la chaleur.

Alors Vacances ou Voyage ?

Sur presque tout les sites de voyageurs, vous retrouverez à un moment ou un autre cette question. Si à travers nos photos et vidéos nous essayons de vous donner une image « carte postale » de notre voyage, sachez que notre quotidien est tout de même un peu différent.

L’école aux enfants est un vrai job qui nous prend une bonne partie de nos matinées. Le reste de la journée, les enfants sont assez demandeurs et nous passons pas mal de temps à faire des jeux et activités avec eux.

Si dans une maison, l’eau coule en abondance, l’assainissement se fait tout seul ... la logistique n’est pas la même pour nous. Nous disposons de 120 l d’eau qui nous permettent de tenir environ une semaine si l’on ne prend pas de douche (nous avons appris à nous doucher tous les 5 avec environ 15 L) ! Malgré tout, nous ne sommes pas en safari en Afrique et nous ne cherchons pas à tenir spécialement aussi longtemps. Même si pour l’instant l’eau se trouve assez facilement, cela prend du temps de chercher un endroit et de faire les pleins, donc dans tout les cas, nous n’en gaspillons pas une goutte. Même Lou à 4 ans a très bien assimilé cela et est outrée quand elle voit de l’eau se gaspiller. Quand on dit que le voyage est une école de la vie !

Ensuite il faut vider les eaux grises et les toilettes (tout les 3/4 jours). Au Mexique, fini les stations de vidanges. Il faut donc trouver un coin le plus isolé possible, faire un beau trou et vider de façon à ne laisser aucune trace de notre passage. Nous n’utilisons que des produits écologiques et nos toilettes étant équipées du système SOG, nous ne mettons aucun produit dedans. Par contre, lorsque nous sommes dans un camping, nous vidons directement dans les sanitaires.

Le lavage du linge qui nous prenait environ 1h30 en laverie automatique dans les pays précédents, nous prend maintenant une journée, car il faut le déposer et revenir le chercher quelques heures plus tard. Comme pour la fréquence des douches, le port de nos vêtements s’est largement rallongé depuis que nous voyageons.

A cela on peut ajouter la gestion de notre site internet, le pliage et dépliage de table et chaises à l'extérieur au moins deux fois par jour, le déplacement des objets en permanence, car tout ayant exactement sa place, il faut parfois bouger plusieurs choses pour en attraper une autre. etc, etc... Plein de petites choses qui mises bout à bout, représentent pas mal de temps.

Il ne faut pas croire non plus que toutes nos journées sont exceptionnelles. Bon, ne pas avoir à se lever tous les matins pour aller travailler est déjà pas mal en soi !

Certaines journées sont tout simplement vides. Nous essayons de ne pas trop rouler donc nous ne sommes pas forcément dans des endroits fabuleux et certains jours nos bivouacs ne sont pas terribles et nous nous retrouvons « coincés » dans notre cellule. Parfois, c’est le mauvais temps (même si cela est devenu rare au Mexique), parfois un petit coup de mou et parfois juste envie de ne rien faire...

Bon ça c’était histoire de se plaindre et de se justifier un peu. A vous de juger.

Alors c’est vrai, nous ne travaillons plus, nous vivons de fabuleux moments et pour rien au monde on ne changerait notre place. Nous avons fait le choix de tout quitter et de ne presque plus rien posséder pour réaliser nos rêves.

La vie est belle, nous avons décidé d’en profiter et de partager ce bonheur avec nos enfants.


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